Même quand Manuel Valls prend des vacances,  il continue de s’épancher… et cette fois c’est dans El Païs (quotidien espagnol).

Comme disait Coluche, « c’est l’histoire d’un gars »… l’histoire d’un gars (un de plus) qui voudrait bien reprendre le fond de commerce, mais en changeant l’enseigne !  Même si dans la vie, il est heureux de prendre ses responsabilités en annonçant ses ambitions, lorsqu’on prétend le faire au titre d’une démarche collective, il y a mieux à faire qu’annoncer une candidature à l’élection présidentielle. On a eu fait plus discret. C’est bien tout le problème de ces « refondateurs » et autres « rénovateurs » de tous les partis de la terre.
Ils veulent construire sur les ruines, quitte à achever le bombardement, en ne reprenant que ce qui les intéressent, en l’occurrence l’électorat. Les idées, le fond… pfff… aucun besoin puisqu’au final, selon eux, « on pense tous de la même manière et la même chose ».

Paradoxalement c’est ce qui clive qui produit la démocratie.

Or le fond c’est ce qui fait cruellement défaut à notre environnement politique. Et pourtant c’est ce qui fait toute la différence. C’est cela qui permet de créer et de présenter aux citoyens de véritables alternatives politiques.

Trop souvent la carte d’un parti est bien plus un pass pour accéder à une situation en illimité que le résultat d’une position militante claire et limpide !

Manuel Valls a un parcours au sein du PS trop ancré pour qu’il ne fût qu’opportuniste; mais en tout cas le citoyen lambda rencontre trop de spécimen de cet acabit pour renouveler éternellement et aveuglément sa confiance dans un personnel politique qui avance avec le doigt au vent. La modernité d’une idée politique de devrait pas se mesurer au dernier sondage d’OpinionWay, mais bien à son ancrage sur le fond de ce que l’on pense. Il y a plus d’honneur pour un personnage politique à reconnaitre une erreur de diagnostic politique, mais à rester au clair avec ses fondements, qu’à avancer au gré des changement de pied de l’opinion. Je veux croire que c’est encore ce qui fait la colonne vertébrale d’une société.

C’est à se demander si l’ouverture de Sarkozy officiellement repoussée par l’énergumène n’aurait pas été finalement acceptée sous un forme plus… « hybride ».

Manuel Valls, qui a cumulé deux mandats (maire et député) ne trouve plus de satisfaction à sa carte de visite PS qui ne lui apparait plus comme suffisamment reluisante pour accéder à ses nouvelles ambitions. Comme je le disais dans un billet précédent, qu’à cela ne tienne, comme d’autres avant lui, il s’empare de la stratégie du bruit médiatique. Chacun pourrait pourtant être dans son rôle: que lui apporte la contradiction au sein du PS et il jouera sont rôle de militant soucieux de faire avancer son collectif. Que Martine Aubry lui rappelle les règles, elle aussi sera dans son rôle. Mais se mettre en scène de la manière, dans un autre pays d’Europe… Il va bientôt réussir l’exploit d’obtenir que … Ségolène Royal s’excuse pour son attitude comme elle le fît pour Sarkozy 🙂

C’est à se demander s’il ne faudrait pas laisser un certain nombre de roquets aboyer… en général ils font preuve de peu de courage (ce qu’on demande pourtant aux responsables politiques), et aux changements de vents, ils sont vite emportés car ils ont rarement le temps de prendre racines… racines qu’ils finissent par renier et trahir de toutes les façons…

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