Depuis plusieurs années, je me suis impliqué en forme très modeste de « lanceur d’alerte » sur plusieurs dossiers clés qui ont marqués la mandature précédente : Illac en Scène, le site Zodiac, l’école Elisa, etc…

S’il en est un qui ne finit pas de m’étonner c’est celui d’Élisa. Ce dossier, malgré les déboires connus par cette école dans la Région Hauts-de-France, aura bénéficié d’une quantité invraisemblable de passe-droits lors de la mandature précédente. Jusque dans la population, qui voit malgré tout, à travers la venue d’une « école d’ingénieur » une forme de prestige d’autant plus incompréhensible que l’on sait que nous aurions davantage besoin de nos jours d’ingénieurs en écologie qu’en industries carbonées.

Je vous recommande à ce titre de prendre 3 minutes 36 pour regarder cette vidéo salutaire de Clément Choisne, ingénieur diplômé de Centrale Nantes, qui a marqué les esprits lors d’un discours engagé en faveur de l’écologie et de l’éthique :


Bref.

Dans le cas d’Élisa, j’espère donc que la nouvelle équipe municipale, va prendre ce sujet à bras-le-corps, tant il s’illustre année après année par une dérive qui fait de plus en plus l’impasse sur les principes élémentaires de précaution. Passons en revue tout cela.

 

Le principe de précaution appliqué aux élèves et enseignants accueillis :

 

Une bonne photo vaut mieux que de longs discours :

Voici les modulaire de l’école Elisa en 2018.
Notez l’épaisseur du stabilisé de gravillons, dont on rappelle qu’il est au bord d’une jalle, en zone classée comme… inondable…
Notez enfin, à droite de la photo, le pin penché pour vous fixer un point de repère (pas le premier pin mais le suivant).

Et voici la même photo en 2020. Et vous reconnaissez le pin penché en bord de photo…
On a une pensée émue pour le stabilisé de grave qui ne devait pas s’attendre à supporter un tel volume ni un tel poids de modulaires.

Les problèmes que cela pose :

  • du point de vue de la sécurité : est-ce que des études de sols ont été réalisées pour savoir si tout cela allait tenir ? On rappelle que nous sommes sur un terrain municipal mis à disposition à titre gratuit (si si … même si l’inscription est à plus de 6 000€) et que la responsabilité de la Ville sera sans nul doute engagée en cas de problème
  • du point de vue de la conformité : pour aménager 10m2 de garage, chaque citoyen est obligé de remplir une montagne de demande. Évidemment dans le cas présent on a explosé tous les seuils (nous sommes largement au-dessus des 160m2 qui nécessitent habituellement un architecte), et – à ma connaissance – aucune demande préalable de travaux et/ou de permis n’ont été demandés puisqu’aucun affichage (obligatoire) n’a été apposé. Là on joue juste, comme dans un jeu vidéo à empiler les modulaires…
  • du point de vue de la sécurité sanitaire : plus confiné ça n’existe pas. On aurait voulu faire un test de la pire configuration à l’ère du Covid-19, qu’on n’aurait sans doute pas fait mieux. En effet, il n’y a plus aucune réserve devant ou derrière (si ce n’est la malheureuse table en bois), aucun préau… où donc vont être stockés les étudiants lors des pauses ? lors de la restauration ?

Pour info voici les autres vues:

Le principe de précaution appliqué à l’environnement :

Tous les espaces verts ne sont pas logés à la même enseigne !

Je rappelle que ce que nous voyons là est un aménagement qui va à l’encontre du Plan Local d’Urbanisme puisque situé en Zone Naturelle Protégée. Nous allons donc voir si le nouveau Maire prend le même risque pénal (et donc personnel) que son prédécesseur.
Je rappelle aussi qu’en plus d’être en zone Naturelle Protégée, elle est zone inondable.

Je rappelle également que pour évacuer les eaux usées de tout ce petit monde, il n’existe que 4 malheureuses fosses sceptiques (d’ailleurs tout aussi illégales puisque tout ceci aurait dû être raccordé à l’assainissement dans cette zone…, ce qui représente une infraction pénale supplémentaire). Ces 4 fosses sceptiques que l’on pouvait imaginer suffisantes pour la première installation, que peuvent-elles représenter lorsqu’on a multiplié par 8 ou 10 la capacité d’accueil !

Enfin, il n’y a pas besoin d’être ingénieur pour imaginer ce qu’il va se passer pour l’environnement attenant avec une telle concentration humaine sur un pareil site !
Et on ne parle pas de la capacité d’accueil pour les vélos et les voitures des étudiants… bref.

Le principe de précaution appliqué à l’habitat :

De l’habitat insalubre pour loger les étudiants !

Tenez-vous bien : la démolition des Magnolias, programmée dans le cadre de la ZAC Bourg, a été décalée, pour permettre d’y loger les étudiants de Élisa.
Or voici ce que répondait Hervé Seyve à la question écrite de Mme Bru, s’inquiétant, lors du Conseil Municipal du 23 mars 2018,  du relogement des locataires des Magnolias:

Monsieur le Maire : je rappelle que dès l’incendie de 2008, je m’étais engagé à détruire ce bâtiment qui me paraissait déjà dangereux à l’époque. Cela a fait l’objet de grands débats et il y a eu beaucoup de mots là-dessus, mais peu d’action. Dans le cadre de l’opération de la ZAC effectivement, ce bâtiment est aujourd’hui totalement dépassé et donner des logements dignes fait partie de nos préoccupations.

Le maire de l’époque, Hervé Seyve, considérait ces logements comme dangereux au point de les faire classer comme insalubres pour justifier le relogement des occupants d’alors. C’est pourtant lui qui a décidé du « ré-emploi » des Magnolias pour les étudiants…

Quelle sera la position du nouveau maire ? Nous le saurons très rapidement.

 

Le principe d’équité appliqué à toutes les structures illacaises :

Une grille de tarifs pour les structures de droit privé a été votée en 2017 et s’applique à toutes les organisations privées qui souhaitent utiliser les ressources de la municipalité. Mais, comme par magie, cette grille ne s’applique pas à l’école privée à Élisa, sous prétexte de son statut associatif: or le statut associatif s’applique à quantité d’organisations qui ne sont pas que des « bonnes oeuvres » : par exemple une des plus grandes centrales d’achat de centres commerciaux est sous statut associatif (Association des Centres Distributeurs Leclerc)… Bref.

Mais quand bien même : quelle association illacaise bénéficie à ce jour d’une telle mobilisation de moyens municipaux ?

Vous trouverez en suivant les échanges lors du conseil municipal du 19 juin 2018.
Ces échanges mettent en avant – et c’est heureux – les réserves du groupe d’opposition d’alors (au point de voter contre) : tant pour l’installation en zone inondable que pour la rupture d’égalité vis-à-vis des associations.
Désormais aux manettes, je ne doute pas que notre nouveau maire, Édouard Quintano, saura prendre les mesures, conformes aux principes de précaution, qui s’imposent.
Dans l’intérêt de tous les usagers de cette école.

 

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