Le Conseil Municipal s’est réuni le vendredi 16 janvier 2015. Une ambiance étrange. Marquée par une minute de silence. Rien de plus « normal ».

Et puis, ce qui devait être un débat, fut médiocre. L’histoire habituelle de représentants de citoyens pas toujours à la hauteur de citoyen-ne-s qui avaient pourtant donné, quelques jours auparavant une belle leçon de citoyenneté. Décevant ou prévisible. C’est selon.

Pour ma part, je continue de croire dans la nécessité que les citoyens prennent par à la vie leur cité. J’essaie pour cela d’y contribuer en améliorant – avec les moyens dont je dispose – notre capacité collective à comprendre et agir:

  • en aidant à décoder avant le Conseil Municipal les délibérations, notamment pour permettre de comprendre une information disponible mais difficile à mettre en perspective: c’est l’Avant-Propos. Pensez à le lire avant cet article, il permet de mieux comprendre les délibérations.
  • en traduisant cette information sous forme cartographique: c’est la Cartographie d’informations citoyennes, régulièrement mise à jour.
  • en contribuant à des temps de lecture et de décodage des décisions municipales dans un cadre collectif.

[alert-announce]Les faits marquants:

  • Un hommage collectif conclu par une minute de silence.
  • Un débat empêché
  • Un adjoint aux finances qui nie la capacité de tous les citoyens à exercer un mandat.
  • Une délibération à contre-temps

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Débat d’orientation budgétaire pour l’année 2015 (Délibération 2015-01-01):

Une majorité qui profite de ce débat pour régler ses « comptes ». C’est habituel mais toujours décevant.
À mon sens, l’opposition aurait dû demander le report ce Débat d’Orientation Budgétaire au motif que les documents sur lesquels il se fonde n’ont pas été fournis aux élus en amont. C’est exactement sur ce motif que dans une commune toute proche, le chef de l’opposition a demandé et obtenu le report de ce Débat d’Orientation Budgétaire:

  • la commune c’est le Haillan (majorité de gauche)
  • la personne qui l’a demandé c’est Jean-Marc Meyre, chef de l’opposition. Par ailleurs … directeur de Cabinet d’Hervé Seyve… Maire de Saint-Jean-d’Illac.
  • la personne qui a fait preuve d’un réel esprit démocratique c’est Andréa Kiss, maire socialiste du Haillan. Chapeau à elle.

Bref l’équipe d’Hervé Seyve ne s’est pas honorée dans cette séquence. Son « conseiller » politique, par ailleurs élu, pas davantage.

Fabrice Guillemet Adjoint aux financeurs, rapporteur de ce Débat d’Orientation Budgétaire, dont je ne partage résolument pas l’approche de ce que peuvent être des orientations budgétaires, s’est limité à une approche rétrograde, conservatrice et simplificatrice:

  • à aucun moment il n’a été question de l’analyse des besoins en services publics des habitants de la commune. Pas plus que des attentes sociales et/ou des besoins sociaux des habitants de la commune.
  • à aucun moment il n’a été question d’une stratégie mobilisatrice pour permettre d’emmener tous les citoyens dans un projet partagé.
  • à aucun moment il n’a été question de ce que l’on voulait faire de notre espace de vie commun pour les prochaines années.
  • à aucun moment il n’a été question d’une analyse critique sur le sens – si ce n’est l’approche électoraliste – qu’on pouvait donner a posteriori sur une réduction de la fiscalité locale, annoncée en grande pompe il y a un an, alors même que l’on avait une visibilité très claire de la baisse de dotations de l’État. Maintenant il faut gérer la pénurie. (sachant par ailleurs que je désapprouve ces baisses de dotations de l’État). L’avantage c’est que cela constitue l’alibi à toutes les politiques d’austérité.

Seulement, comme tous les technocrates qui se pensent brillants, cela devient une simpliste leçon de serrage de vis. Pour qui ? Pour quoi ? Dans quel objectif ?

  • « quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage »: Fabrice Guillemet s’était illustré, à l’époque dans l’opposition, lors de la précédente mandature, par sa lutte sans limite contre l’émergence d’une politique culturelle, d’une politique sociale, et d’une politique de formation et de promotion du personnel municipal. Il a montré, dans ce D.O.B., sous une appellation de camouflage de « révision des politiques publiques », qu’il était bien décidé à faire la peau à tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à de l’émancipation, de l’inclusion sociale ou de la promotion sociale. On peut lui reconnaitre sa cohérence et sa détermination. On peut regrette cette orientation politique qui ne s’assume pas.
  • une démarche d’austérité se déploie clairement sous la houlette de Fabrice Guillemet, ce qui est doublement destructeur:
    • parce que la commande publique et les investissements publics permettent de relancer l’économie et l’emploi: par exemple, à niveau de dépense identique, il vaut toujours mieux faire construire un bâtiment pour 2,5 millions d’euros que de racheter Zodiac: parce qu’on produit de l’emploi, on fait travailler des entreprises, ce qui génère des recettes fiscales, et … accessoirement on laisse les bâtiments en zone économique pour le développement économique. On évite ainsi de participer à la spéculation immobilière. Quand bien même ce serait de l’immobilier d’entreprise.
    • parce qu’une politique d’austérité se traduit toujours par moins de services publics. Et partout où les services publics reculent c’est la République qui recule. Et une République qui recule, la nature ayant horreur du vide, elle est toujours remplacée par quelque chose: les communautés, le repli sur soi, le déclassement social…
  • et la médaille d’or de l’esprit anti-démocratique est une nouvelle fois attribuée à Fabrice Guillemet : déjà il y a quelques années, il avait lancé à Bernard Bapsalle, adjoint de la majorité de gauche d’alors, un magnifique: « on ne va pas demander à un cuisinier de comprendre un budget ! ».
    Il avait alors montré, le peu de respect qu’il avait pour les personnes, mais aussi et surtout, pour la formidable machine à émanciper que doit être la République, et avec cela, le principe démocratique fondateur que tout citoyen peut exercer un mandat. Quelle que soit sa condition. C’est même dans le préambule de notre Constitution. Parce que dans l’article 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme démarre par: « Qui naissent libres et égaux en dignité et en droits ».
    Et pour que tout le monde puisse disposer des moyens pour y parvenir, c’est même pour cela que chaque année, est voté le droit à la formation des élus. Pourtant rapportée en 2014, par ce même Fabrice Guillemet:  (délibération 2014-04-48 – DROIT A LA FORMATION DES ELUS –  Conseil municipal du 28 avril 2014).
    Cette fois-ci, l’impétrant désigné était Patrick Babayou, à qui il est reproché, a posteriori et sans qu’il assiste aux échanges, d’avoir été Adjoint aux Finances, alors qu’il n’était qu’un « juriste » selon les mots de Fabrice Guillemet. Monsieur Guillemet penche pour une République d’Experts qui s’auto-proclament, ceux-là mêmes qui produisent tant de malheurs et de crises dans le monde. Sa prochaine étape devrait être de remettre en cause la capacité de chacun à participer à un vote, en remettant en cause le suffrage universel.

Mais l’opposition n’a pas fait mieux. Je ne partage pas la manière dont la contradiction a été apportée à cette présentation du Débat d’Orientation Budgétaire. Pour que mes « regards » sur la vie municipale soient audibles, il convient que mes critiques soient équitables. Lire par ailleurs l’intervention ici.

  • Je ne pense pas que l’on réponde à une attaque sur un bilan en instrumentalisant les évènements qui ont frappé Charlie Hebdo et l’Hypermarché Casher.
  • Pas plus qu’en décrétant qu’aucun débat n’est possible.
  • Pas non plus en comparant l’acquisition de Zodiac à la « création d’un kolkhoze » qui fut, rappelons-le un processus de collectivisation de force, dès 1928, sous Staline, avec toutes les conséquences que l’on connait à ce régime de terreur. (« Je ne suis pas sur que tous les électeurs de mars dernier de Saint Jean d’Illac avaient compris que vous vouliez transformer la ville en kolkhoze, sauf peut-être la gauche de la gauche ! »)
  • Et je dois avouer que je n’ai pas très bien compris en quoi « dénoncer un bail de 9 ans avant son terme et en mettre au rebut les aménagements« , pouvait opérer d’une « basse vengeance politicienne qui n’échappe à personne ». À moins de ne pas disposer de tous les éléments…en tout cas à moi, ça m’échappe.
  • Et pas enfin par des attaques sur les personnes: « passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet », « C’est pas le plus gros qui gagne »…

Vous l’aurez compris, d’un côté, comme de l’autre, je me suis senti, lors de cette soirée, en grande difficulté dans mon objectif de ramener les citoyens vers la gestion de la chose publique, la res publica. Qui avait été à mon goût suffisamment abimée en ce début d’année pour en découvrir, encore à cette occasion, des maltraitances. C’est ainsi.

Demande de subvention dans le cadre de la DETR 2015 (Délibération 2015-01-02)

Comme je l’ai expliqué dans l’Avant-propos, cette délibération a été présentée avec une journée de retard sur les obligations réglementaires. Quand on pense au commentaire d’Hervé Seyve : « au moins cette subvention elle ne sera pas divisée en deux comme celle du Conseil Général », il risque de découvrir que la moitié ou la totalité de zéro… demeure zéro.

Une bien triste séquence. Vivement la fin de ce mois de janvier.

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