J’ai préféré ne pas ajouter du bruit au bruit. Je n’ai donc pas souhaité commenter à chaud les votes de nos parlementaires à l’Assemblée Nationale et au Sénat.
Je trouve inutile de se prêter au jeu de « si j’avais dû voter… » car nous n’avons qu’une lecture partielle de la situation. Et s’imaginer dans une telle situation est un exercice de politique-fiction qui n’a pas grand sens. Le corollaire, c’est que ça n’a pas plus de sens de porter un avis définitif sur les votes des uns et des autres. Chacun pense faire au mieux et on se doit de l’entendre.
Je suis en revanche bien plus intéressé par les explications de votes. Parce que refuser de me livrer à un exercice imaginaire ne m’empêche pas d’avoir un avis. Et peu, s’y sont prêté finalement. Renforçant ainsi l’idée qu’un seul vote n’était possible.
Enfin je ne peux que m’étonner de voir tant d’amis et même de camarades (!!) qui n’ont cessé, ces derniers mois, de pourfendre celles et ceux qui rabâchaient que « il n’y avait pas d’alternative » (TINA), tomber à leur tour – dans des circonstances certes très différentes – dans ces excès.
À défaut de partager l’avis de celles et ceux qui pensent différemment, ils devraient au moins respecter l’exigence éthique et intellectuelle dont ils font preuve. À tout le moins d’un instant d’humilité en prenant le temps de lire leurs arguments avant de les condamner.
C’est la différence entre l’exigence de rassemblement et l’affaiblissement de la pensée unique. Et c’est même tout le sens de la démocratie.
Et si nous perdons ça, ceux qui nous terrorisent auront gagné. La terreur produisant son effet en nous amenant à finir leur travail.
En nous privant de l’ultime: la liberté de pensée.
Et de la liberté de penser tout court.
Alors rassemblons-nous. Mais n’interdisons pas à l’autre de penser. Et notamment de penser autrement. Voire de l’exprimer dans ses votes.
Soit à peu de chose près la définition de la démocratie.
publié sur Facebook, le 21 novembre 2015
