Le 3 juillet 2002, le Premier Ministre UMP de l’époque, JP Raffarin annonce dans sa déclaration de politique générale, le projet de loi constitutionnelle relatif à l’organisation décentralisée de la République (finalement soumis le 17 mars 2003 au Parlement réuni en Congrès, qui le ratifie par 584 voix contre 278). Ce texte depuis ancré dans la constitution est, je cite:
« destiné à bâtir une République des proximités, unitaire et décentralisée ». Cette réforme consacre l’existence juridique des régions et reconnaît aux collectivités territoriales en général des compétences élargies. Elle s’appuie sur deux piliers : le « pilier régional qui a pour vocation la cohérence et la programmation » et « le pilier de la proximité qui relève de l’échelon départemental et de l’intercommunalité ».
On savait que les rejetons indignes du père de la 5eme république, méprisait sa constitution. Mais pas au point,7 ans plus tard, en pleine amnésie de toute forme de continuité républicaine, de parjurer à nouveau leurs propres modifications constitutionnelles!
Manque de bol, l’UMP 2002, n’avait pas prévue que l’UMP 2004 se ferait botter les fesses aux Régionales et aux échéances locales suivantes.
Qu’à cela ne tienne l’UMP 2009, charcutera toute les proximités des territoires, reniant les transferts de compétences qu’elle a elle-même mis en oeuvre depuis 3 ans!
Fort du ballon Balladur, (dont la rapport est lancé une fois de plus en pâture pour voir jusqu’où on peut aller) la tentation est réapparue de couvrir le territoire de « métropoles » parachutées des sphères parisiennes. Ces métropoles disposeraient des compétences de l’agglomération ET du conseil général (ruinant par là-même les solidarités historiques entre territoires ruraux et territoires urbains que garantissaient le Conseil Général). L’objectif présenté: « avoir des grandes villes, avoir des grandes métropoles ». Après son « Grand Paris », son « gros avion présidentiel », son « gros budget élyséen », on est de plus en plus en droit de se demander si la petite taille de notre Président ne tourne pas au complexe manifeste. Si les orientations nationales tournent au jeu ado de « qui a la plus grosse », cela risque de plus nous faire marrer très longtemps !
Tout cela pourrait se limiter à la blague de comptoir, si l’agglomération bordelaise (première communauté urbaine créée en France) ne devait tourner à la métropole sous peu. Nous pourrions discuter des opportunités que cela ouvre, mais nous pouvons surtout discuter de l’accouplement forcé que cela représenterait pour des communes comme la notre: Saint-Jean-d’Illac. En effet, en toute hypothèse, Saint-Jean-d’Illac, commune rurale, ferait sans nul doute partie des victimes collatérales du passage en métropole. En effet la décision serait exclusivement dévolue aux préfets, les collectivités ne pouvant émettre qu’un avis… (alors les citoyens je ne vous dis pas!!!)
Je souhaite à ce sujet saluer l’initiative du Maire de Cestas, Pierre Ducout, qui a présenté une motion (votée à l’unanimité des conseillers municipaux le mardi 21/07/09). indiquant que « Cestas refuse d’être « annexé de force » dans une future « métropole » bordelaise » et que « le Conseil municipal « s’opposera par tous les moyens légaux à une telle annexion ». »
Cette communauté d’intérêts et de vues, posent très explicitement l’argumentaire et le sens d’un chemin partagé entre les communes de Martignas, Saint-Jean-d’Illac, Canéjan et Cestas.
Son action historique pour la complémentarité entre les échelons des territoires constitue une marque de fabrique de ses mandats locaux et nationaux. Loin de défendre une approche de repli identitaire – contraire aux valeurs de gauche – il propose notamment de garder un caractère rural tout en s’inscrivant en cohérence avec l’aire urbaine de Bordeaux, de même que les soixante-six communes autour de la CUB. Cette approche est celle que l’équipe – dont je suis – en charge de la municipalité de Saint-Jean-d’Illac, fût celle défendue au cours de la campagne de décembre 2008.
Vue la tentative de l’Etat de prendre de vitesse tout le monde, il y a fort à parier que nous allons tous devoir intégrer ce paramètre d’urgence dans nos approches. Il en va de la survie et de l’identité de nos territoires.