L’urbanisme c’est « penser la ville de demain », pas jouer à taille réelle au Monopoly. Vendre des terrains par-ci, mettre un campus par ici, une maison de retraite par là et espérer tirer la carte chance pour que ça ressemble à quelque chose.

L’urbanisme a des impacts sur la sécurité

Et des fois l’urbanisme c’est aussi penser des choses aussi simple que la sécurité. Il ne suffit pas de vouloir faire sauter la banque en dépensant plus de 200 000 euros dans de la vidéosurveillance, pour assurer la tranquillité publique. Il est bien facile de focaliser les regards sur les dérapages (condamnables) d’une jeunesse souvent livrée à elle-même, sans propositions d’activités locales ni moyens de transports pour rejoindre celles qui existent. C’est là un bouc-émissaire bien facile.

Mais des fois il n’est pas nécessaire de mettre des caméras pour voir clairement les problèmes de sécurité qui se posent et qui ne vont pas manquer de se poser. Et parfois cela tient à des décisions ahurissantes d’urbanisme.

Voyez ainsi l’avenue de Bordeaux, avec dans l’ordre:

  • le Restaurant « Les Palanques »
  • le chantier « Le Maine de Brana » de LinkCity
  • le Pôle Santé

Tous les patients du Pôle Santé viennent donc du centre-ville et vont vers Bordeaux.

Si, par malheur, ils sont à pieds, ils ont réellement peu de chance d’arriver jusqu’au Centre de Soins… S’ils sont en fauteuil-roulant ou avec une poussette, ils jouent avec l’accident.

 

La stratégie du contournement

Alors vous allez me dire il suffit de passer par l’autre trottoir ! Euh… outre que l’on parle de traverser une départementale, le problème c’est que vers le centre-ville, il y a bien un passage piéton… certes…

 

Mais après, il n’y en n’a pas ! Et en plus … de l’autre coté aussi, il y a les véhicules de chantier…. donc…

Et les deux-roues jouent à la… roulette russe

Ça se passe de commentaires…

Et les mesures de protection ?

Apparemment il est plus simple de payer du matériel que de prendre de mesures pour mettre en sécurité les personnes qui empruntent les trottoirs pour aller se faire soigner.

En effet, il est tout à fait dans les attributions du Maire de:

  1. faire respecter les règles, quitte à mettre un balisage d’interdiction de stationnement sur les trottoirs.
  2. mettre en place (à la charge du promoteur évidemment) un marquage au sol provisoire, voire une signalétique dédiée.
  3. prendre un arrêté interdisant le stationnement des véhicules du chantier à cet endroit
  4. négocier avec le propriétaire du terrain qui jouxte le chantier pour y stationner les véhicules…

 

Et ce type d’arrêté avait pourtant été pris à l’occasion des travaux sur le pont de la jalle:

Il semble qu’aujourd’hui, le chantier soit plus en sécurité que les citoyens qui le longent…

Alors vous me direz que ce n’est que pour la durée du chantier… il suffit d’être patient ! Sauf que…

Un problème qui a vocation à durer !

Regardons de près cette situation car c’est là que se fait le lien entre l’urbanisme et la sécurité. En effet ce problème est amené à se pérenniser. La photo de la conception même de ce lotissement est éloquente:

Pas assez de places pour se garer dedans, et deux véhicules ne peuvent se croiser.

Vu la taille des logements, l’absence de solution de transport collectif, nul doute que les véhicules vont se multiplier comme des petits pains. Et que le stationnement sur les trottoirs a vocation à se généraliser…

Heureusement qu’on ne s’apprête pas à accueillir un campus en proximité… ! (rire jaune)

Et évidemment les voiries d’entrée et de sortie de ce lotissement directement sur une départementale se feront… sans aménagement…

C’est certainement ça la différence entre l’urbanisme et le Monopoly: on ne joue pas qu’avec des cartes… mais aussi avec des vies. Les choix ont des conséquences. Alors si les personnes concernées pouvaient agir en responsabilité, ce serait salutaire !

 

 

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