Faisons court: je soutiens clairement la mise au point de Martine Aubry en direction de Manuel Valls.
Même si la réalité de l’analyse est moins simple.
Je la soutiens car elle va dans le sens qui m’arrange:
- Contenir une dérive « droitière » de notre parti, d’une part.
- Faire en sorte que les débats liés aux orientations de notre parti se passent prioritairement dans les instances du parti.
- Faire cesser l’incitation à la confusion permanente entre les valeurs (de gauche, enfin j’espère), et les outils (un parti) qui contribue à faire croire que les valeurs de gauche seraient en perdition parce que les outils politiques sont en difficulté…
Pour autant, quelle serait notre position, si le minoritaire n’était pas situé à la droite du parti, mais à sa gauche…
La démarche de M. Valls est clairement une démarche opportuniste, individuelle et individualiste qui tente de compenser le déficit d’écho de ses idées au sein de PS par un excès de « bruit médiatique » à l’extérieur.
Pour autant la démarche d’autres minoritaires, ceux de l’aile gauche du PS, pourraient ne pas forcément être si différentes d’ici peu…
Certain-e-s ont pris leurs responsabilités et ont donc fondé un nouveau parti – le PG.
D’autres, et j’en fais partie, considèrent que le travail au sein du PS doit se poursuivre. Ce qui revient à dire qu’à ce jour, je partage certains constats et certains diagnostics posés par les fondateurs du PG, mais je n’ai pas partagé les choix stratégiques au moment où ils ont formulé leur démarche; précisément à l’occasion du Congrès de Reims et à l’aube des européennes.
Mais il ne fait aucun doute que j’ai partagent bien plus sur la ligne politique avec le PG qu’avec Manuel Valls !!
Ce qui pose le problème de faire l’apologie de la « discipline » de parti. En effet où se trouve le curseur de la « résistance » pour ses idées »? Où se situe la ligne de démarcation quand on pense que son groupe politique se fourvoie ?
Finalement, ne vaut-il pas mieux un bon accord de gouvernement qu’un méli-mélo informe de gens qui sont en désaccords sans l’assumer?
Autrement dit, comment concilier un parti de taille suffisamment critique pour « changer le réel » et la nécessaire clarification politique – qui se traduira logiquement par une ou plusieurs ruptures – même provisoires -.
La perspective étant l’émergence de groupes politiques qui se refondent. Et parce que leurs lignes sont explicites peuvent alors travailler sur des accords de gouvernement et de gouvernance pour assumer clairement l’exercice du pouvoir, de la responsabilité, et créer ainsi – enfin – un espoir d’alternance réelle et durable aux politiques libérales, « réformatrices » au sens réactionnaire du terme, relevant éternellement du moins-disant social et du mieux-disant pour les plus nantis.